L’atelier numérique : le cœur du processus de création

Une œuvre naît d’un regard, d’un geste, d’une transformation
Chaque estampe créée dans ce que j’appelle l’atelier Dominique Nugues est issue d’un long processus, à la fois simple et rigoureux, nourri d’instants du quotidien, d’images croisées dans les journaux, les magazines, les livres anciens… Ce sont des visages, des attitudes, des fragments de scènes, parfois banals, parfois saisissants, mais qui provoquent en moi un déclic, une envie de transfigurer. Je choisis mes sujets en suivant ce que la rencontre — visuelle ou humaine — déclenche : une résonance, une mémoire, une intuition.
Le travail trouve sa source donc dans l’observation du réel : un réel souvent fragmentaire, imparfait, mais porteur de sens. C’est dans ce réel que je puise les éléments à transformer. C’est ce que j’appelle : .
Étape 1 : le dessin, l’esquisse, l’empreinte
Tout commence par un croquis. Je prends un crayon HB, 2B ou un fusain, une gomme, et un papier trouvé — souvent une enveloppe recyclée, une feuille de brouillon. Rien de précieux, mais tout est juste. Le dessin s’affine lentement, par couches, par repentirs. Je gomme, je recommence. Le geste cherche sa forme, comme une parole cherche son ton.
Une fois satisfait de cette forme première, je photographie l’esquisse avec un appareil compact, sans mise en scène, simplement à la lumière du jour ou sous un éclairage domestique. Cette image devient un fichier JPEG : la base du travail numérique.

Étape 2 : la cuisson numérique
Je parle volontiers de « cuisson » pour cette phase numérique. Comme dans un four de céramiste, il y a ici une part de maîtrise et une part d’aléatoire, de forces extérieures. Le dessin est introduit dans l’atelier numérique : un simple ordinateur sous Linux Mint, un écran de récupération, mais une puissance créative intacte.
J’utilise GIMP pour la transformation graphique, PIX pour affiner les couleurs, et SCRIBUS pour la mise en page lorsque c’est nécessaire. Tous ces logiciels sont libres, gratuits, open source, développés par des communautés bénévoles, et leur qualité rivalise souvent avec les standards commerciaux.
La matière de l’image se déforme, se colore, se densifie. J’interviens par petites touches, comme on ajoute des oxydes dans une glaçure. Le hasard parfois réoriente l’image. Et c’est tant mieux.
Étape 3 : le tirage, un acte artisanal et collaboratif
Le fichier final n’est pas encore une œuvre : c’est un potentiel. Il peut vivre sur un écran, être projeté, partagé. Mais lorsqu’il est tiré sur papier — encre pigmentaire, papier fine art, choix minutieux de la texture et du grammage — il devient estampe, c’est-à-dire image incarnée., c’est à dire oeuvre estampillée l’atelier Dominique Nugues
Ce tirage n’est pas un geste automatique. Il est pensé, réglé, parfois repris. Il est souvent le fruit d’une collaboration : je travaille avec des tireurs professionnels, des ateliers qui comprennent l’intention, la finesse, les tonalités que je cherche. Le tirage fait partie intégrante de la création – c’est l’ensemble de ce processus qui caractérise : l’atelier Dominique Nugues.
Chaque choix — papier, densité d’encre, format — agit sur l’émotion transmise.
Un atelier libre, économe, moderne
L’ensemble de ce processus repose sur des outils accessibles, modestes, choisis pour leur souplesse et leur liberté d’usage. Mon atelier numérique, dans son équipement, coûte à peine une centaine d’euros. Il est la preuve qu’on peut créer aujourd’hui sans dépendre des grandes marques, des logiciels chers, ou d’une infrastructure complexe.
Mais il ne faut pas croire que tout est virtuel : le dessin à la main, les matériaux simples, le regard direct restent les fondations. L’atelier numérique ne remplace pas, il prolonge.
Il constitue un atelier virtuel, qui est aujourd’hui la partie principale de mon processus, mais il reste étroitement lié à des gestes issus du graphisme traditionnel, manuel, tactile.
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Régulièrement, j’envoie une infolettre à mes abonnés : j’y présente la nouvelle estampe de la semaine, j’y partage des réflexions sur ce processus, des détails inédits sur la fabrication, ou des aperçus d’ateliers à venir.
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